Le carnet de bord

Voici le carnet de bord de notre voyage, divisé en trois parties équivalent aux trois semaines passées en Allemagne

Partie 1: Du 15 au 23 juillet (dont 7 jours en Allemagne)

Jeudi 15 juillet 2010 : Besançon - Valentigney 103 km

Notre troupe se compose de Guillaume, sur son beau vélo de randonnée Scott ornementé d’un drapeau Franc-comtois, Nina avec son vélo Gitane vert et son panier à l’avant, Céline et son vélo de route Nakamura, Pierrot et Elsa sur leur invincible tandem Gitane, Cloé avec son vélo tout chemin à 50 euros et Clémence, sur son vélo de route Gitane bleu décoré d’un drapeau français fait main avec des bouts de tissus retrouvés dans le grenier. Le rendez-vous a lieu sur la passerelle bleue côté Rivotte à 10h00. Après une nuit pluvieuse, la journée s’annonce ensoleillée, rien de tel pour le départ d’un beau périple. Après avoir attendu quelques personnes retardataires, qui avaient déjà eu des soucis techniques avec le tandem, notre départ se fera finalement vers 10h30, après une petite photo de départ, en dessous de la pancarte véloroute.

veloroute besançon
De gauche à droite: Pierre, Clémence, Céline, Nina, Guillaume, Elsa

S’en suit alors un beau parcours au fil de l’eau, le long du canal, parsemé d’écluses. Nous croisons quelques cyclos-randonneurs allemands, anglais et français…

ecluse

A Deluz, la faim se faisant sentir, nous avons pique-niqué sur une aire, ou plus exactement à côté, pour trouver de l’ombre. Après avoir pris des forces au goût de comté, pâté, pain aux olives et petits-gâteaux, nous sommes repartis tout fringants. A quelques kilomètres de là, dans le village de Douvot, alors que nous étions en train de prendre de l’eau à une fontaine, un homme âgé est venu nous parler sur un ton énervé : « Pourquoi avez-vous un drapeau français, c’est pour le foot ? Je vais l’brûler votre drapeau ! C’est honteux, ces footballeurs salissent le drapeau… ! Si j’avais été le Président, je leur aurais dit de r’partir à pied d’Afrique du Sud… ! Et vous les jeunes, qu’est-ce que vous en pensez ? » Pas très portés sur la question, Nina eut la très mauvaise idée de contredire quelque peu ce personnage, ce qui n’a fait qu’empirer son énervement…Ensuite, celui-ci s’est raisonné et à commencer à s’intéresser à notre projet.  « Ah, la Hongrie…c’est loin, ça ! A vélo ! » Voilà une rencontre bien originale qui promet pour la suite… Clémence hésite quand même à ranger le drapeau français, au cas où….
Une crevaison a eu lieu peu avant Baumes-les-Dames...

crevaison

Après avoir réparé sans difficulté, nous sommes passés sur le pont inauguré récemment et réservé aux utilisateurs de la véloroute afin de contourner la petite ville (Que l'on malheureusement oublié de prendre en photo). Ce pont a été le thème d’un débat car son coût n’a pas été négligeable, mais il était nécessaire pour respecter les conditions exigées pour l’appelation véloroute. 
Les paysages sont très beaux, avec les falaises et les collines qui se découpent sur le Doubs. Nous croisons quelques bateaux de plaisance, des touristes venant d’Allemagne ou de France.
Ensuite, nous avons quitté la véloroute pour Valentigney, car le parrain d’Elsa, Bernard, nous invite à dormir dans son jardin. Nous avons pu nous rendre compte de la difficulté à laquelle les cyclistes sont confrontés à l’approche des villes : entre les zones commerciales et les 4 voies, ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable. Heureusement, le réconfort après l’effort était présent puisque nous avons été accueillis chaleureusement, avec un bon repas et la convivialité de Bernard, qui nous a fait partager son expérience de Budapest en nous citant quelques mots de hongrois et les spécialités locales.

 

Vendredi 16 juillet 2010 : Valentigney - Buschwiller 65 km

Aujourd’hui, nous décidons de ne pas emprunter la véloroute, pour que le trajet soit plus direct en direction de Bâle afin d'arriver plus rapidement en Allemagne. Le départ sera retardé par une crevaison de Clémence, en roulant sur une épine de rosier décoratif du jardin. Après une rapide réparation (elle commence à avoir l’habitude), nous nous mettons en selle direction Bâle. Ne suivant plus le Doubs, la route se présente à nous plus vallonnée, entre des champs de maïs et de blé. Presque chaque village est installé dans une cuvette, ce qui se traduit pour nous par une belle descente pour y arriver, puis une assez raide montée pour en sortir…Le temps ensoleillé et la chaleur caniculaire ont raison de nous à la pause de midi et nous paressons à l’ombre le temps que le soleil s’éloigne petit à petit du zénith. Jeux de cartes et lecture sont au rendez-vous. Puis, nous continuons notre route, sur une voie plutôt passante, quelques camions sont présents.
Le soir venu, nous souhaitons nous arrêter avant la prochaine grande ville nommée Saint-Louis. C’est alors que nous demandons l’hospitalité à des gens dans le village de Buschwiller afin de dormir dans leur jardin, une sorte de garden surfing en quelque sorte. La famille nous accueille à bras ouverts et nous permet même de nous baigner dans la piscine, ce qui nous enchante, après une journée passée sous le soleil à pédaler. Ensuite, pour clôturer cette belle journée, nous sommes invités à prendre le thé en leur compagnie, sur la terrasse. Ils nous ont même fait goûter le schnaps fait maison, un régal avec le café !



 

Samedi 17 juillet 2010 : Buschwiller - Rheinfelden

Cette première journée de pluie nous permet l’inauguration de nos capes de pluies et l’utilisation des sacs poubelles pour recouvrir les sacoches non imperméables. Nous profitons de l’atout de la ville de Bâle pour faire les courses et aller dans un magasin de vélo pour faire le plein au niveau du matériel de réparation, en particulier les chambres à air. on récupère Cloé à la gare et nous décidons de commencer en suivant des routes de campagne allemande jusqu'au lac de Bodensee afin de connaître la place du vélo sur ces routes. Le soir, on s'arrête près de Rheinfelden, ville frontalière avec la Suisse.


Cloé arrivant à Bâle

Dimanche 18 juillet 2010 : Rheinfelden - Günzgen   80 km

Anniversaire de Pierrot!
Nous roulons sur des routes en graviers bordés de champs, chose délicate car certains de nous possédons des vélos de route aux pneus fins! Heureusement, nous n’avons eu aucune crevaison ce jour-là. Nous avons enduré un fort vent de face, qui a eu raison de Nina, dont le moral diminuait avec le temps. Pour nous requinquer, nous avons déjeuné sur des tables ombragées, au bord du Rhin.


De gauche à droite: Cloé, Elsa, Céline et Nina

Cette région est très contrastée : apparament très industrialisée du côté Suisse (on distingue des centrales nucléaires), et pavillonnaire du côté allemand (avec beaucoup de panneaux solaires sur chaque maison).
Nous croisons de nombreux promeneurs du dimanche à vélo.
Pour le dîner, Pierrot nous prépare une bonne sauce chorizo/tomates/oignons avec du couscous préparé par Nina: un délice !

 

Lundi 19 juillet 2010 : Günzgen- Moos (camping 2 km avant) (Allemagne) 80 km

Cloé et Pierrot les « lève-tôt »  ramènent du pain vers 7h00 du matin, pour nous permettre d’engloutir un petit-déjeuner conséquent pour la route à parcourir. Nous partons finalement vers 9h30, après avoir rempli nos gourdes et bouteilles chez un paysan au premier abord méchant car il louche, mais avec un chien gentil. Aujourd’hui, le trajet est très agréable. Nous roulons sur la frontière et ainsi, nous sommes tantôt en Allemagne, tantôt en Suisse. Nous visitons les chutes du Rhin. C’est très impressionnant, d’autant plus que l’ont peut les approcher de très près.



Cette curiosité géographique attire de nombreux touristes. Après cette petite pause, nous repartons sur une route assez vallonnée tout d’abord en forêt, puis entourée de champ de maÏs, de blé et de betteraves sucrières (assez bon, mais râpe un peu la gorge si consommation excessive).  De nombreuses personnes se baignent dans le Rhin, il y a beaucoup de plages aménagées, parfois payantes. Nous croisons beaucoup de famille cyclotouristes qui font le tour du lac de Constance. Nous traversons des paysages variés : forêts, champs, beaux villages… En particulier le centre-ville historique de Stein-Am-Rhein.


Stein-Am-Rhein

Arrivé au lac de Constance, nous avons l’embarras du choix pour le camping. Tous proposent le même prix : environ 8 euros par personne et par nuitée + 1 euro pour la douche chaude.



Dans le camping, il y a principalement des personnes âgées avec des caravanes, mais il y a aussi 2 autres cyclos allemands qui campent en face de nous. Ils font le tour de Constance pendant 2 semaines.
Pour la soirée, on gardera principalement le souvenir de s’être tous fait attaquer par des nuées de moustiques très voraces.

 

Mardi 20 juillet 2010 : Journée de repos

Le camping offrant un accès au lac et une place à feu, au programme aujourd’hui : baignade au lac et barbecue. Après une semaine sans manger de viande, les saucisses et les côtes de porc sont les bienvenues!



La trouvaille d’un cerisier par Elsa et Nina nous permet de nous régaler aussi pour le dessert. Quant au lac, l’eau est tiède, mais de nombreuses algues rendent moins agréables cette baignade.


Des moments de relaxation bien mérités!

Un zeppelin passe au dessus du lac...



Le soir, visite de Radolfzell avec pizzeria et glace à 70 centimes la boule : pas cher !
Nous achetons du produit anti-moustique, car cela s’avère nécessaire si l’on ne souhaite pas servir de repas aux moustiques affamés comme la nuit dernière.

Mercredi 21 juillet 2010 : Moos - Tuttlingen 40 km

Départ sous le soleil. On quitte le lac à Radolfzell, puis cap au nord pour s’engager sur un chemin très vallonné afin de rejoindre le Danube. La journée est très chaude, ce qui nous oblige à faire une grande pause de midi 12h30 à 14h00, puis une sieste de 14h30 à 16h00 afin d’éviter les heures les plus chaudes de la journée.



On roule sur des chemins dans les bois et parfois un peu de route. Nous sommes passés à côté d’un centre équestre puis d’un golf, et avons croisé ainsi des grosses et belles voitures, ce qui contraste avec nos vélos minables. Au sommet d’une côte assez longue, point de vue depuis lequel nous avons un beau panorama sur les champs cultivés, à 10 km de Tuttlingen, un ravitaillement bien mérité tourne au drame à cause de barres de céréales contenant des cacahouètes. Après avoir avalé in extremis ses médicaments cortïcoïdiens, Elsa se fait prendre en stop avec Céline l’interprète, et visite le bel hôpital de Tuttlingen.


Elsa et Cloé à l'hopital

Pierrot tente ainsi le tandem en solo, c’est tendu, mais faisable. Atelier réparation de chambre à air pour cause de crevaison pour Cloé et Clémence devant l’hôpital, tandis que Guillaume et Pierrot font des allers-retours pour récupérer les 2 vélos laissés en haut de la côte. Céline tente de nous trouver un jardin pour la nuit à côté de l’hôpital, sans succès…Une grand-mère charitable arrive alors pour nous aider, et nous emmène dans un endroit spécialement aménagé par la ville pour accueillir les cyclo-randonneurs, une sorte de camping gratuit à côté des terrains de sport de la ville, le long de la voie de chemin de fer.


De gauche à droite: Nina, Pierre, Céline et Guillaume

Merci Tuttlingen !


Jeudi 22 juillet 2010 : Tuttlingen - Hausen-im-Tal 30 km

Cette nuit, il a plut, mais on peut enfin aller aux toilettes (elles sont fermées la nuit), les douches, ce sera pour un autre jour, car elles n’ouvrent qu’à 11 heures. Hier, les responsables de ce lieu de bivouac nous ont ré-ouvert l’accès à l’eau potable très gentillement. Pierrot et Céline sont allés chercher Elsa à l’hôpital, mais ils sont revenus sans elle…Elle est gardée encore quelques temps en observation…Fin du voyage pour eux deux…


Clémence nous prend en photo autour d'Elsa!

Après un pique-nique devant les chambres du service grabataire de l’hôpital, nous attendons quelques temps Elsa qui est repartie dans sa chambre pour des examens, mais nous pourrons l’attendre longtemps car celle-ci, complètement shootée sous l’emprise des médicaments, dort à poings fermés dans son lit douillet… Pendant ce temps, le temps se couvre, et à 15h00, nous repartons de l’hôpital sous la pluie, ce qui nous fait rouler assez vite. Nous empruntons des chemins dans une vallée sauvage, entourée de belles falaises. Nous traversons quelques hameaux dans lesquelles de nombreuses fermes proposent aussi les nuitées dans des chambres d’hôtes. Ce trajet est assez boisé, mais cela n’empêche pas à la pluie de nous tremper jusqu’aux os.


Nina, Cloé et Guillaume sous la pluie!

C’est donc avec joie que nous dormons au sec, dans une chambre d’hôtes, à quelques kilomètres d’Hausen-im-Tal.



La pluie s'est arrêtée peu avant qu'on trouve l'hôtel, on peut enlever nos vêtements humides: ouf !

 

Vendredi 23 juillet 2010 : Hausen-im-Tal - Ehingen  100 km

La journée précédente pluvieuse n’était plus qu’un mauvais souvenir, nous nous sommes levés avec les rayons du soleil derrière la colline, toutes nos affaires avaient eu le temps de sécher, un départ qui présageait une belle journée!


Guillaume protégeant un chat des filles...

A Gutenstein, nous nous arrêtons dans des sanitaires installés sur la véloroute. Nous reprenons notre route, mais, malheureusement, le temps s’est dégradé rapidement et c’est sous la pluie battante que nous sommes arrivés à Sigmarigen. Nous avons pris les repas de midi à l’abri, sous le porche d’une superbe église. Nous avons retrouvé le couple français en tandem. Nous voulions attendre une éclaircie, mais en vain…nous repartons sous le déluge en pensant très fort à Renaud pour nous donner du courage. Comme nous le montre cette photo:



Nous avons roulé vite, car le temps était peu propice aux pauses, à travers des champs. Ce fût une partie plate et roulante, et la direction de la véloroute était bien indiquée, ce qui nous a permis de battre notre record de vitesse. Point positif malgré la pluie : pas de vent contraire.
Nous dormons dans une chambre d’hôte à Ehingen, chez un couple de paysans fort sympathiques.


Suite du carnet de bord: Du 24 juillet au 30 juillet
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